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L'été
Je ne suis qu'un poète au fond de son jardin
En cette fin de jour, le ciel se paradise
De sillages légers brodés de mignardises
En papillons volés au soir incarnadin
Le crépuscule exulte et d'un geste soudain
Je m'offre un grand pastel sous le ciel qui s'irise
En croquant ce bonheur comme une gourmandise
Dans le rêve fervent d'un plaisir anodin
En robe de damas, l'heure de plénitude
Etend sa traine d'or en toute quiétude
Et moire l'horizon de tons à l'infini
Je reprends mon parcours comme un chemin de ronde
Je hume la langueur de ce monde béni
Et dans ce paradis mon âme vagabondeÉté, violon rouge, nuage clair, un vrombissement de scie ou de cigale te précède, et sous son regard du ciel infini, marchant sur le sable, rayon par rayon, le soleil céleste, brûlent les semailles, crisse le blé, insectes bleus cherchent ombre, touchent la fraîcheur. Oh été abondant, charrette de pommes mûres, bouche de fraise dans la verdure, lèvres de prune sauvage, chemins de légère poussière, midi, tambour de cuivre rouge, et le soir repose le feu, l'air fait danser le trèfle, une étoile fraîche dans le ciel sombre, crépite sans brûler la nuit d'été.
Avec toute mon amitié...
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